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HISTOIRE

Le Gouren à travers les âges

Un sport de nobles et de chevaliers

 

 

   Le gouren est la lutte traditionnelle de Bretagne. Elle a été importée en Armorique par les bretons de Grande Bretagne au 4ème siècle, lorsqu’ils ont été chassés de leur pays par les tribus nordiques. Le gouren était à ce moment là un sport très prisé, et pratiqué uniquement par les nobles. C’était un jeu pour s’entraîner à l’art guerrier, mais aussi un moyen de montrer son adresse et sa bravoure lors de tournois, ou de gagner le coeur d’une belle demoiselle. La légende veut que de célèbres chevaliers tels que Gauvain, Lancelot ou Perceval soient d’excellents lutteurs. Le roi Arthur lui même aimait affronter ses chevaliers au cours de

luttes.

 

Une démocratisation du gouren
 

Après avoir été réservé aux nobles, le gouren s’est démocratisé, et devient un sport très populaire dans les campagnes. Les paysans s’entraînaient dans les champs après leur journée de labeur, à même le sol. Le dimanche était l’occasion de rencontrer les lutteurs des communes voisines, et de défendre l’honneur de son village. Les prix étaient très variés, allant d’un mouchoir brodé ou d’un chapeau à un mouton, une somme d’argent, ou même un taureau lors des tournois de Scaër. Les lutteurs conservaient jalousement leurs techniques, et les transmettaient uniquement à leurs fils. Un serment était déjà prêté avant chaque tournoi, très empreint de superstition : les lutteurs devaient jurer de n’avoir fait appel à aucun sortilège pour gagner. Les combats n’avaient pas de durée limitée, la victoire étant obtenue uniquement par Lamm. Certains combats ont paraît-il duré une nuit entière. Ils étaient arbitrés par des anciens lutteurs ou des personnalités importantes du village, et aucune catégorie d’âge ou de poids n’existait.

 

Après la première guerre mondiale, de nouveaux sports tel que le football ou le cyclisme apparaissent, et le gouren commence à perdre sa notoriété. Il continue toutefois à être pratiqué, et la valeur des lutteurs bretons reste célèbre. Charles de Gaulle engagea même un lutteur comme garde du corps ! De grands tournois étaient organisés à Paris, et rassemblaient les bretons émigrés à la capitale. Mais malgré ces coups d’éclat, le gouren tombe peu à peu dans l’oubli.

 

En 1930, le docteur Charles Cottonnec, porté par l’élan de Coubertin, décide donc de redonner un coup de jeune à ce sport. Il commençe par modifier les règles, tout en conservant l’esprit de ce sport. Ainsi il crée des catégories d’âge et de poids, impose une durée de combat, et instaure des résultats intermédiaires, tel que le Kostin (point) ou le Kein (avantage). Il essaye également de répertorier les techniques existantes, tâche difficile car les lutteurs n’aimaient pas montrer leurs techniques. Une fédération de gouren est créée.

 

Un sport moderne

 

Après plusieurs scissions et réunifications (BAG et BRUG, puis FALSAB et FALSTAB), la fédération de gouren devient celle que nous connaissons actuellement. Elle compte actuellement un peu plus de 1600 licenciés, agréée Jeunesse et Sport, et reconnue par les instances municipales, départementales et régionales. Un Brevet d’État d’Éducateur Sportif (BEES) 1er et 2ème degré option Gouren a été mis en place, des rencontres UNSS sont mises en place depuis 2000, de même qu’une option Gouren au Bac (1998).Le BEES devient BPJEPS et DEJEPS en janvier 2013 en partenariat avec la Fédération Française de Lutte .

 

Depuis 2009, La fédération de Gouren en partenariat avec la FALSAB a lancé une démarche de reconnaissance des sports et jeux traditionnels breton au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESO (registre des bonnes pratiques), le dossier a été déposé en mars 2013 et a mobilisé l’ensemble de la communauté bretonne (les communes, les conseils départementaux et le conseil régional, le mouvement sportif, et le mouvement culturel breton, …).

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